Le chef de la race alkaz et de la cité de Makuth suit une doctrine des plus simples : seul le résultat compte. Loin de se soucier de petits problèmes puérils et de chamailleries politiques, Valrok ne voit que l’efficacité comme étant la chose qui importe réellement. Théoriser des heures sur le probable ne l'intéresse pas : à tout problème sa solution, et il ira au plus court et d’une façon des plus concrètes.

Vous l'aurez compris, Valrok n'a pas peur de se salir les mains. Mais il est également d'une fourberie certaine, et tout aussi effrayante que son pragmatisme : sachant user de son influence et de ses patriotes comme un maître aux échecs, il s'assurera que toutes ses actions se passent dans l'ombre et sans aucun remous. Si d'aventure il devait se débarrasser de quelqu'un, cette personne disparaîtra sans laisser de traces et sans avoir eu la chance de crier.

Pourtant, Valrok n'est nullement maléfique ou traître : en réalité, il est même très abordable, amical, et tient ses promesses, raison pour laquelle il s'attendra à ce que vous teniez les vôtres. Sachez simplement qu'il vous sourira que vous soyez son allié ou son adversaire, et qu'il n'oublie jamais ce qu'on lui fait, en bien comme en mal.
Comme dit le dicton : "garde tes amis proches, et tes ennemis plus proches encore".

Valrok se démarque des siens : ses écailles en plaques, blanches comme l'ivoire, contrastent grandement avec les écailles souvent colorées des alkaz. Cependant, ce qui le rend d'autant plus unique est sa petitesse. Valrok n'est haut que d'un mètre cinquante-trois. Si cela n'est pas grand pour un humain, c'en est carrément minuscule pour un alkaz, un chef qui plus est !

Son petit gabarit n'est toutefois pas à prendre à la légère. Ses écailles restent tout aussi blindées que celles du reste de son espèce, et là où les plus grand spécimens de sa race dominent par la force brute, Valrok se déplace avec une vitesse et une aisance désarmantes, aussi bien en combat que dans la vie de tous les jours.
Ses yeux oranges comme l'ambre observent les alentours et les autres avec une méfiance constante, et une parole rauque mais murmurée impose fermement le silence quand le tyran parle : personne n'a à parler plus fort que le Tyr, alors il n'a guère besoin d'utiliser une forte voix.

Le roi de Makuth ne suit pas la mode vestimentaire de ses prédécesseurs : n'appréciant guère de se vêtir d'os ou de cuir, il opte pour une tenue plus moderne et en vogue avec les autres civilisations, témoignant d'un effort du tyran pour s'adapter au monde qui change plutôt que de suivre le traditionalisme alkaz. Cela dit, dans ses manches et sous le pli de son manteau sont dissimulées diverses dagues envenimées... Il serait "dommage" de s'en servir.

Dernier sorti de l’œuf de sa portée, Valrok eut la vie dure dès le début : ses grands frères et sœurs, plus précoces, mangeaient en premier et repoussèrent rapidement l'avorton de la portée à son rang de dernier. Ainsi, avec moins de nourriture, son état ne put que s'empirer : il demeura petit et chétif. Mais si le corps était faible, l'esprit était fort...
Alors que sa fratrie, destinée à devenir de grands guerriers, s’entraînait et rabaissait l'avorton, ce dernier se contentait de leur sourire, la mort dans les yeux. Il les observait, constatait les erreurs qu'ils faisaient et qui l’entraînaient également sans qu’ils le sachent. Lui se contentait de tester une dague, affûtant son tranchant...
Quand leur mère rapportait le butin de la chasse, il patientait, attendant son heure. Il n’avait que la carcasse, mais il s'en contentait. Chaque chose en son temps...

Un jour, alors qu’il observait ses frères et sœurs, il se dressa et leurs proposa un duel pour s'entrainer avec eux. Naturellement, il fut moqué : comment le petit frère décoloré et frêle comme un phasme pouvait-il espérer rivaliser avec eux ?
La réponse vint vite : si l’aîné voulu ne faire qu'une bouchée de ce "duel", Valrok aussi : une esquive, une dague dans la gorge, et ce fut fini. Un meurtre de sang-froid. Valrok se contenta de sourire aux autres membres de sa famille, comme pour leur signaler que la même chose les attendait s’ils comptaient lui barrer la route à nouveau.
Cependant la justice se saisit rapidement de cette affaire, et la coutume alkaz voulait qu'il meure dans l’arène. Le Serpent Blanc remarqua, non sans dégout, que ses frères et sœurs de race étaient tous si... arriérés... Capables de grandes choses, mais pourtant dominés par les brutes. A chaque duel, on demandait la mort de l'albinos. A chaque duel, il ressortait vainqueur sans aucun spectacle, au grand dam des spectateurs.

Son dossier intéressa le Tyr de cette époque, un immense mastodonte dont les écailles formaient des cornes et rendaient l'utilisation d'une armure obsolète. Valrok s’intéressa à la fille de ce tyran, une grande femelle qui - malgré son statut de montagne de muscles - semblait posséder un minimum de bon sens.
Les circonstances restent floues à ce jour, mais le Tyr précédant mourut lors d'un éboulement alors qu’il visitait des mines au sein des Piliers du Monde. La coutume voulait que sans héritier nommé par le roi, le champion de l'arène devienne son héritier. Or, il s'agissait de Valrok, victorieux de ses nombreuses tentatives d’exécutions.

A ce jour, la fille du précédent Tyr - nommée Krecka - est la plus fidèle garde du corps de Valrok.