Maglor ne semble vivre que pour la guerre. Dans les faits, il n’est pas vraiment le dirigeant à part entière de Rhodyria, puisque tout ce qui ne concerne pas les conflits est géré par ses conseillers, ce qui convient très bien aux deux parties.

Les civils de la Ville d’Acier sont en général plutôt neutres à propos de leur leader : la plupart le trouvent compétent et sont satisfaits, ou n’osent rien dire. Mais les soldats, eux, ne tarissent pas d’éloges sur lui : Maglor Kaelmern est adulé par chaque militaire de la ville. Lorsqu’il les mène, lors d’un raid contre des pillards par exemple, il faut voir comme il s’élance en avant, et comme chaque soldat le suit avec une ferveur brûlante dans les yeux.

Côté social, Maglor a très peu de relations avec son père, mais il en parle cependant toujours avec respect. Il a un très grand nombre d’amis parmi les militaires ; il est en revanche assez discret sur ses relations amoureuses ou intimes. Peu sont ceux ayant eu le courage de lui poser des questions à ce sujet, de toute façon...

Maglor Kaelmern est, à première vue, plutôt normal. D'assez grande taille, relativement bien bâti, avec un visage noble ne manquant certes pas d’une certaine beauté et une voix profonde et assurée, Maglor possède un charme indéniable ; cependant, quiconque croise son regard d’un gris acier bleuté se sentira immédiatement mal à l’aise. Cet étrange charisme qui lui est propre lui donne une prestance de dirigeant que très peu oseront défier ; et gare à eux dans ce cas, car Maglor maîtrise son épée à la perfection.

Il se défait rarement de son armure, et ne porte alors que des vêtements pratiques. Les rares fois où on l’a vu s’habiller pour de grands évènements, seuls les plus obtus n’ont pas remarqué que ça ne lui plaisait pas !

Maglor est nul autre que le fils de Jonas Kaelmern, le dirigeant d’Ardaenne. Nul ne connaît sa mère, et bien que le père et le fils refusent d’en parler, il est de notoriété publique que Maglor est un semi-démon. Cela explique son étrange charisme, tout comme le malaise qui touche tous ceux qui l’approchent s’ils ne le connaissent pas.
Cela rendit son enfance mouvementée, mais son père, homme aimant mais sévère, sut le remettre dans le droit chemin, de grès ou de force. Le jeune enfant vit passer de nombreux éducateurs, nourrices, gardiens d’enfants et précepteurs, qui duraient plus ou moins longtemps. Cependant il entra dans l’adolescence avec, certes, une bonne connaissance des convenances et de la manière de se conduire en société, mais également avec des pulsions violentes et beaucoup de mal à les maîtriser. Ainsi il sembla vite évident pour tout le monde que Maglor devait s’orienter vers une carrière miliaire, car c’était là que se trouvaient ses talents, mais également parce que c’était l’un des seuls moyens de juguler son trop-plein d’énergie. Il entra donc à la caserne d’Ardaenne à dix-neuf ans.

La vie passa, et s’il fut remarqué pour son talent avec les armes, il le fut également pour son agressivité et son manque de contrôle de soi. C’est ce qui l’empêcha de gravir les échelons, jusqu’à ce qu’il rencontre Béatrice Sieglinde. Encore en formation, la jeune femme avait un côté fascinant qui captiva Maglor dès leur rencontre. Il avait connu d’autres femmes avant, mais aucune qui ait cet étrange charisme qu’il ne s’expliquait pas. Et pour cause : Béatrice était une vampire, une sang-pure.
En raison de leur part d’ombre commune, une étrange amitié ne tarda pas à naître entre les deux jeunes, une amitié très compétitive. Cette amitié s’affina assez rapidement en un intérêt romantique : ils avaient enfin quelqu’un à qui parler de leurs problèmes, quelqu’un qui pourrait les comprendre. Ils en parlèrent avec de plus en plus d’aise, puis ils acceptèrent peu à peu leur nature. Mais  cela eut pour conséquence de les rendre plus insouciants et négligeant... Béatrice se nourrissait régulièrement auprès de son petit ami, dont elle aimait beaucoup le sang, et un jour elle perdit le contrôle et faillit le tuer. Peu après, alors qu’ils marchaient dans la rue, un homme regarda Béatrice avec un sourire appréciateur, et Maglor se jeta sur lui et le frappa presque jusqu’à mort avant que la jeune vampire ne l’arrête.

Après ces évènements, ils comprirent qu’ils ne pouvaient pas rester ensemble. Ils se séparèrent ; Maglor monta vers Rhodyria et Béatrice partit à Lornvale. Ce fut ainsi que le jeune semi-démon réalisa enfin le danger qu’il pouvait être s’il n’apprenait pas à se contrôler, et depuis ce jour il réussit à calmer plus efficacement ses instincts.
C’est en raison de ce nouveau contrôle de soi, de son incroyable talent pour mener ses hommes, de sa remarquable dextérité au combat et de son courage que le Sénat a rapidement accédé à la requête de Jonas Kaelmern de placer son fils comme dirigeant de Rhodyria à seulement 30 ans, à la condition qu’il s’entoure de conseillers, et pour l’instant personne n’a encore songé à contester sa place.

Echapper à la justice est presque impossible à Rhodyria, et les nouveaux venus devront prouver leur loyauté envers Venderfel ; mais pour les habitants et les voyageurs disposant d’un titre officiel, Maglor sera le meilleur des protecteurs. En raison de la sévère répression, le taux de criminalité à Rhodyria est quasi nul, et les citoyens jouissent d’une vie calme sans problèmes.
Maglor, quant à lui, semble satisfait de la vie qu’il mène - et il envoie toujours régulièrement des lettres à Lornvale, maintenant dirigée par une jeune vampire...