Il n’existe pas un homme de Septentria, pas une femme de tout Venderfel, qui puisse  se rappeler avoir vu Calius perdre les pédales. S’énerver contre un malfaiteur ou contre des évènements catastrophiques, oui, mais jamais il ne perd le contrôle de soi. Son intérêt pour le bien-être des septentriens en fait un dirigeant très apprécié : il n’est pas rare de le croiser dans les bas-quartiers, proposant son aide, distribuant ses biens, répandant la guérison. Il dîne rarement chez lui, étant souvent invité par des familles de toutes les catégories sociales - il s’empresse alors de répondre à l’invitation lorsque c’est possible.

Calius est également connu pour sa piété : il passe tout le temps libre qu’il peut trouver dans les divers temples de Septentria ; il a une dévotion toute particulière pour Öserys et pour le Patriarche. Même si tous ne partagent pas son incroyable dévouement, tous l’admirent pour cela, et pour la joie qu’il répand autour de lui.
Calius n’est pas marié, et semble n’avoir jamais eu d’aventure ; il y a bien des histoires qui circulent sur cette servante qui le suit partout, mais vous savez ce que sont les rumeurs.

Cependant, sourire et aimer ses citoyens ne suffit pas pour faire un bon dirigeant... Mais si Calius n’est pas un génie, il n’est pas non plus stupide. Il sait où sont ses limites et les moments où ses compétences ne suffisent plus ; il s’est ainsi entouré de gens compétents et de bon conseil, qui l’aident à gérer ce qui n’est pas son fort. Rien, néanmoins, n’est promulgué sans son accord, et il n’accorde rien qu’il ne comprenne pas et avec lequel il ne soit pas d’accord. Non, beaucoup ont eu la surprise de découvrir que Calius savait avoir les pieds sur terre quand il le fallait...

La première chose qu’on note chez Calius, ce sont ses yeux. Blancs, laiteux, ils ne laissent aucun doute sur son infirmité : cet homme est aveugle. Mais ensuite, on remarque son teint hâlé et ses cheveux noirs, qui indiquent ses origines kemsoréennes ; puis on sera finalement troublé par son sourire et son attitude chaleureuse. En effet, le Guérisseur n’est ni grand ni petit, ni gros ni maigre, ni beau ni laid : il passerait inaperçu si sa peau ne semblait pas rester claire même dans l’obscurité, presque comme habitée d’un feu intérieur...

De par sa fonction ecclésiastique, Calius est toujours vêtu d’amples vêtements blancs, parfois agrémentés d’autres couleurs claires. Bien qu’il ne soit pas très familier des basses températures qui sont le lot de Septentria, il porte toujours uniquement de simples sandales de cuir et ne s’encombre jamais d’écharpes, de gants ou d’un bonnet.

Dernier enfant de parents kemsoréens qui se battirent de toutes leurs forces pour réussir à s'intégrer, Calius était un enfant débordant de vie, parfois trop ; ainsi, lorsqu’il devint aveugle lors d’un terrible accident pendant son adolescence, il tomba dans une terrible dépression et frôla la mort. Il s’en sortit en se tournant vers les dieux et la foi : un jour qu’il passait près du grand temple d’Öserys, il y entra. Il y revint régulièrement, puis finalement il passait plusieurs heures par jour dans les temples de Septentria. A l’âge de vingt-deux ans il décida de leur dédier sa vie, et six ans plus tard, après d’énorme sacrifices, des efforts titanesques et des heures de prière quotidiennes, il revêtit l’habit blanc.

Peu après cette cérémonie, une nuit, alors qu’il marchait dans les rues, il fut agressé par des brigands. Mais alors qu’il entendait leurs pas s’approcher, ses yeux morts virent une lumière qui enfla, et soudain ses agresseurs se retrouvèrent prostrés au sol.
Calius était protégé par un esprit de lumière ; cet esprit lui permit de retrouver partiellement la vue et lui donna d’incroyables pouvoirs de guérison. Il pouvait ainsi percevoir les présences autour de lui, deviner leur physique général, mais aussi connaître leur alignement et leurs sentiments généraux. Cette présence, que Calius pense être un serviteur d’Öserys, de Lunaïa ou d’Héliane, aiguisait également ses autres sens, et donna à son corps une résistance accrue.

Sa foi et ses capacités, ainsi que son caractère devenu doux et désintéressé, le firent de plus en plus connaître, jusqu’à ce que le peuple réclame, à la mort du dernier chef, son élévation au rang de chef de leur ville. Grand bien leur en prit : depuis son investiture, Calius n’a jamais cherché qu’à aider ceux qu’il dirige et n’a jamais pris de train de vie somptueux, distribuant ses biens sans parcimonie. Tous l’appellent le Guérisseur et ses proches l’appellent Calius - presque personne n’utilise plus son nom de famille. Il est également le seul dirigeant de Venderfel à encourager l’accueil des étrangers et non la méfiance, ce qui permet une augmentation régulière de la population. Bien que ce ne soit pas au goût de certains venderfeliens...