Garçonne, elle l’est aussi bien dans sa tête que dans son style vestimentaire ; Lornvale a beaucoup déteint sur la jeune vampire. Franche, directe et parlant comme le peuple, c'est avec une certaine force de caractère qu'elle s’est imposée en tant que dirigeante de la ville portuaire. Dotée d'un charisme frôlant le surnaturel, Béatrice a une aisance d'adaptation à son audience déconcertante, témoignant d'une personnalité très flexible : elle est aussi bien capable de parler avec dignité et respect que de taper du poing avec un discours motivant ou d’invectiver un fripon avec tout le registre d'une vendeuse de poisson, voire même d'oser des blagues grasses et vaseuses dignes d'un alcoolique traînant au fond d'un bar.
Cela fait d'elle un chef très apprécié et tout autant déterminé : ce qu'elle veut, très souvent, elle l’obtient, que ce soit par diplomatie, un peu de conviction ou par la force et l'insistance.

Béatrice a l'esprit d'une aventurière, l'ambition d'une exploratrice et la fermeté d'un leader digne de ce nom. Nombre de ses conseillers l'admirent pour cette force de caractère qui a transformé une "simple" cité portuaire en l’un des lieux incontournables de Venderfel. Selon ses propres dires, ce n'est pas parce qu’elle a tout son temps, de par son immortalité, qu'elle s'autorisera à le gâcher dans l'oisiveté.
Cela dit, sous tous ses airs, Béatrice est une grande amatrice d'histoires romantiques.

La dirigeante de Lornvale est définie par beaucoup comme étant un "sacré petit bout de femme". En premier lieu, Béatrice n'est effectivement pas spécialement grande, étant simplement dans la moyenne des femmes de Venderfel. Cependant, elle possède une démarche assurée, souvent rapide, et un regard déterminé. Ses yeux sont d'un bleu assez clair, élégamment mis en valeur par un soupçon de maquillage, tandis que le reste de son visage n'en requiert nullement : sa nature de vampire et sa jeunesse coopèrent pour faire d'elle une magnifique demoiselle aux traits harmonieux. L'attribut qui permet de l'identifier de loin est sans nul doute sa crinière blanche comme neige, ou, selon ses propres dires, comme l'écume.

D'un style garçon malgré un attrait féminin certain, Béatrice se refuse à porter robes ou vêtements de "fillette" : la demoiselle porte des pantalons, des tuniques, et plus souvent encore un plastron d'acier. En effet, il est fréquent de la voir avec une armure légère et tête nue, gardant son casque pour certaines occasions sérieuses.
Enfin, elle ne se sépare que rarement de ses boucles d'oreilles, qui seraient un cadeau de Maglor du temps de leur présence à Ardaenne.

Née vampire, Béatrice est issue de la famille Sieglinde, une lignée de vampires sans histoires n'aspirant que très peu à la grandeur. Originaire d'Ardaenne, la fillette était dès son plus jeune âge fascinée par la vie nocturne de la ville aux milles phares. Des nuits baignées dans les lumières de la ville la plus éclairée au monde... Bien que vampire de sang pur, Béatrice n’eut jamais aucune aversion pour la lumière, même si à l'instar de nombreux autres membres de sa race, le soleil demeurait son ennemi.

Le regard tourné vers l'horizon, observant l'océan, elle s’intéressait moins à l'histoire du monde et à la géographie de leur continent, tant elle était fascinée par ce qui n'était PAS connu... Qu'y avait-il au-delà des flots ? Et pourquoi personne ne s'y aventurait ?
Ces questions modelèrent tôt l'esprit de la jeune Béatrice, alors même qu'elle entreprit de suivre une carrière militaire - un choix justifié par une personnalité, à l'époque, sadique. L'adolescence de Béatrice était mouvementée, entre de soudaines soifs de sang plus intenses que la normale et des crises de nerfs issues de frustrations diverses et d'un manque de maîtrise de soi.

Lentement isolée des autres recrues en formation de par son tempérament fougueux malgré son joli minois, elle fit une belle nuit la rencontre de Maglor, le fils du chef de la ville.
Avec nombre de choses en commun, la violence et l’énergie du demi-démon était parfaitement compatibles avec la hargne et l'ardeur de la vampire.
Duels après duels, une rivalité et une amitié certaine se muèrent en un sentiment romantique. Leur part d'ombre commune les rapprochait, leur expérience les aida l'un et l'autre à mieux vivre, mais leur fougue ne fit que se décupler. Le sang de Maglor avait un goût unique en son genre, qui ne manqua pas de rendre la sang-pur quelque peu addicte a son fluide vital... Son appétit faillit un jour tuer son petit ami ! De même, la jalousie et la violence de Maglor lui attiraient des ennuis dès que sa dulcinée était sujette à une attention déplacée d’autrui.
Leurs ténèbres communes les liaient, mais ce fut également ce qui les brisa. Une rupture que Béatrice comprit, mais n'accepta jamais réellement.

Son éducation militaire et politique achevée, elle fut mutée à Lornvale, sa formation accomplie avec brio malgré son jeune âge. Dès lors, elle travailla dur pour s'y faire un nom, obtenant rapidement le respect des citadins et des marins en tant que lieutenant, puis capitaine de la garde de Lornvale, puis en tant que dirigeante de la cité.
Sa fougue intacte lui sert à ce jour à prendre des décisions importantes, car elle est désireuse de faire de Lornvale une ville qui s'inscrira longtemps dans l'histoire. Intéressée de près par les activités de sa ville, c'est avec un sourire fier qu'elle constate la construction de navires toujours plus robustes, la formation de marins toujours plus aguerris et de soldats toujours plus capables de maintenir la loi et la paix.
Cependant, si son regard est toujours tourné vers l'horizon, il lui arrive de se perdre dans ses pensées, se demandant si un demi-démon va bien, faisant part de ses nouvelles au chef de Rhodyria.