Valerka la Fière n’est pas nommée ainsi pour rien. Dotée d’une volonté d’acier que rien ne peut ébranler, elle est également connue pour être sévère et intransigeante mais aussi pour vouloir le meilleur de ses hommes.

Elle dirige Hjolvheim d’une main de fer et ne laisse rien passer. Comme elle est une mère aimante mais exigeante avec ses enfants, elle prend souvent des mesures drastiques dans l’intérêt de sa nation.

Elle n’a aucune pitié pour ses ennemis et les envoie à l’échafaud sans aucune arrière-pensée. Elle est une femme d’honneur et ne trahira jamais sa parole ou un serment, quels qu’en soient les enjeux ; jamais non plus elle n’a proféré un seul mensonge de sa vie. Elle est comme la glace : froide, elle préfèrerait se briser plutôt que se plier.

Plutôt grande pour une descendante de nain, Valerka a une taille normale pour une femme humaine ; elle semble cependant toujours plus grande, car elle se tient très droite et a un regard qui vous fait vous sentir tout petit. Elle est en effet particulièrement imposante, non par sa carrure ou ses paroles, mais par son visage, d’une sévérité terrible la plupart du temps. Peu nombreux sont ceux qui arrivent à soutenir son regard d’un gris métallique, qui semble percer les corps et les âmes. Sa voix grave est claire et puissante, et peut réduire au silence les plus agressifs. Mais lorsqu’elle est avec sa famille ou ses amis, Valerka pourra alors montrer un visage détendu et souriant, surprenant pour ceux qui ne la connaissent pas.

Toujours habillée chaudement en raison des basses températures sévissant à Hjolvheim, Valerka a sur elle en permanence la broche de chef de clan, même quand elle dort.

Première née du clan dirigeant de Hjolvheim en 730 dans les contrées froides de Hjolvheim, à l’ombre des Eirikinos, Valerka a grandi dans un climat de tensions. Le monde était sur une poudrière, prêt à exploser. Elle n’avait que sept ans lorsque sa mère mourut en donnant naissance à sa quatrième sœur ; son père, déchiré de douleur et furieux de n’avoir eu aucun fils, se renferma sur lui-même. Valerka apprit ainsi la vie à la dure malgré sa filiation, devant se hisser dans l’estime de son père dès sa petite enfance. Elle prit également le rôle de mère auprès de ses petites sœurs, et à force de combats, d’actions difficiles et d’épreuves intellectuelles, elle gagna finalement l’approbation de son père. Lorsque la guerre éclata entre les trois Grands elle n’avait que quinze ans, mais avait déjà la maturité et l’esprit d’une adulte. Elle alla trouver son père et l’exhorta à prendre les armes aux côtés de Venderfel, leur ennemi depuis longtemps, afin de glorifier leur propre nation dans cette guerre. Son père l’écouta pendant longtemps avant de finalement accéder à sa requête, et il convoqua tous les chefs de clan de Hjolvheim. Ils envoyèrent des émissaires au Sénat venderfelien, traversèrent les Eirikinos et accédèrent finalement à Septentria, où les attendait l’armée des bleus. La coopération entre les deux peuples fut difficile au début, mais dans les combats les différences s’émoussèrent.

Valerka, malgré ses supplications, était restée à Hjolvheim sur ordre de son père pour gérer leur nation en son absence. C’était une énorme marque de confiance de la part du chef, car laisser une adolescente - une femme, en plus ! - à la tête de la nation était un gros pari. Mais Valerka, malgré son amertume de n’avoir pu suivre l’armée, s’occupa de sa mission avec une grande efficacité. Son père avait laissé des instructions et des hommes de confiance, évidemment, mais elle sut gérer certains éléments inattendus avec brio.

Hélas, les combats durèrent bien plus longtemps que prévu, et un jour, alors que la jeune femme avait 24 ans, un cavalier vint apporter la funeste nouvelle que Valerka redoutait depuis longtemps. Son père était mort dans la forêt de Pourpre, succombant sous les flèches quanjas. Ce fut une petite consolation de savoir qu’il était mort comme il l’aurait souhaité, debout, face à ses ennemis, sans flancher.

Il était extrêmement important de donner au corps le respect qu’il méritait. Malgré les obstacles logistiques, Valerka le fit ramener à Hjolvheim. Conservé par magie, puis acheminé avec une escorte digne d’un roi, il fut monté sur le bûcher funéraire entouré de ses filles et de son peuple.

Un soldat vint ensuite la voir et lui remit une lettre, écrite par son père, qu’il avait demandé qu’on remette à sa fille aînée s’il devait mourir. Peu après l’avoir lue, Valerka annonça qu’elle reprendrait les rênes de la cité-état. Elle rencontra une farouche opposition, car elle était une femme, mais elle montra la lettre de son père, dans laquelle il disait la choisir elle comme héritière et personne d’autre. Et comme aucune loi officielle ne l’interdisait, elle cloua le bec à ses opposants.

Mais ce ne fut pas facile... elle dut encore s’endurcir pour vaincre la mesquinerie et les coups bas de ses opposants, notamment de son oncle, qui s’était vu spolier "son" trône. Cependant, elle réussit à se maintenir en place et nomma deux de ses sœurs comme conseillères financière et diplomatique, ce qui aurait pu mettre le feu au poudre ; heureusement, le peuple - de tous les milieux sociaux - la soutenait, surtout les femmes. Elle évita ainsi une guerre civile et conduisit son peuple à la prospérité.

Depuis sa jeunesse, Valerka n’a pas changé sa ligne de conduite. Elle épousa un guerrier de haut renom et eut six enfants : quatre garçons, dont l’aîné (au grand bonheur de ceux qui étaient attachés aux traditions), et deux filles ; mais elle ne perdit jamais rien de sa détermination et de sa volonté, qui au contraire s’affirmèrent encore avec l’âge. En politique, Valerka est une adversaire redoutable car absolument inflexible. Aucune menace, aucune arnaque, ne sauraient l’atteindre ; elle en a vu d’autres. Depuis deux ans, cependant, le fils aîné de Valerka est de plus en plus sollicité par sa mère dans les affaires d’état, et beaucoup pensent qu’elle prépare sa succession pour bientôt.