Comme beaucoup de jeunes, Hasemtas est un homme très idéaliste. Il est pour le moins déterminé, voire obstiné ; il a des convictions profondes, qui de son point de vue sont plus grandes que lui. Il est ainsi ardu de le convaincre de ne pas faire quelque chose qu’il a décidé ; mais surtout, il est connu pour sa passion et son charisme. On a vu des ennemis acharnés de Kemsorë changer d’avis et collaborer après une seule conversation avec lui, des gens accepter de faire tout et n’importe quoi... D’aucuns disent qu’il est manipulateur, et qu'il utilise son sceptre pour hypnotiser les gens. Mais que cela soit vrai ou non, Hasemtas sait toujours trouver les mots ; lorsqu’il parle à son peuple, son sourire, la passion dans sa voix et l’éclat dans ses yeux lorsqu’il discute de ses projets font toujours pousser des cris de ferveur et des acclamations.

Politiquement, Hasemtas a choisi une voie nouvelle. Toujours grandement respectueux des traditions ancestrales du royaume du soleil, il a cependant décidé d’ouvrir les frontières aux nomades et aux ressortissants des autres nations ; une telle décision a permis une hausse de l’économie du royaume ainsi que la venue de quelques intellectuels précieux. Mais cela a également été assez mal vu par plusieurs dignitaires et personnalités politiques haut placées.

Il est impliqué dans tous les aspects de son rôle, mais il n’hésite pas à déléguer ce qu’il ne maîtrise pas, ou ce qu’il n’a pas le temps de gérer. La gestion de l’armée, par exemple, est en grande partie gérée par Naarliel, le dirigeant de Tephnüt et grand ami du roi - mais ce dernier ne laisse rien passer sans être sûr d’en avoir compris tous les tenants et les aboutissants.

Hasemtas est tout entier dévoué à sa vision de son royaume, et s’y consacre donc corps et âme. Mais il sait très bien que pour être au mieux de sa forme il a besoin de décompresser de temps en temps, et il le fait comme il fait tout : à fond. Il semble avoir une préférence pour la compagnie intime des femmes plutôt que des hommes, mais il cherche avant tout la compagnie de personnes aussi passionnées que lui.

Hasemtas surprend souvent ceux qui le croisent. D’abord par sa jeunesse, car on s’attendrait à ce que le roi du plus grand Etat d’Alkeros soit plus expérimenté ; puis par ses yeux. En effet, ses iris sont de la couleur de l’or blanc, signe d’une antique bénédiction accordée par Héliane aux rois de Kemsorë. Son visage porte les traits nobles de ses ancêtres, et la détermination lui a donné un air farouche et assuré.
Hasemtas mesure un mètre quatre-vingt-onze, et de rigoureux exercices quotidiens lui ont donné suffisamment de carrure pour impressionner ses adversaires. Sa voix grave et profonde est l’un de ses meilleurs atouts.

Il porte presque toujours l’habit royal, bien qu’il puisse parfois enlever la coiffe lors de la saison chaude, dévoilant des cheveux bruns coupés court. Lors de visites au sud de Kemsorë ou dans les autres nations, où il fait moins chaud, il préfère s’habiller de vêtements plutôt discrets, afin de pouvoir passer incognito autant que possible - mais il garde presque toujours avec lui le sceptre royal de Kemsorë, bâton d’électrum (alliage d’or et d’argent) surmonté d’un serpent couronné d’or pur, très utile en cas de rencontre inopportune malgré son aspect difficilement camouflable, pour ses capacités particulières...

Le roi de Kemsorë surprend souvent par sa jeunesse. En effet, diriger le plus grand royaume d’Alkeros à seulement vingt-six ans peut sembler impossible... Alors imaginez à vingt-et-un. En effet, cela fait déjà cinq ans que la mère d’Hasemtas, Hatchenrê II, descendante directe de la lignée royale et reine avant lui, est morte d’un mal étrange incurable, probablement une souche particulièrement foudroyante de la peste rouge, laissant derrière elle son époux, ses deux fils et ses trois filles. En temps qu’aîné de sa fratrie, ce fut Hasemtas qui hérita du trône de sa mère à seulement vingt-et-un ans.

La régence aurait dû être assurée par son père, mais celui-ci disparut quelques jours après la mort de son épouse, laissant une lettre où il expliquait que son chagrin était trop grand pour qu’il reste, et qu’il faisait confiance à son fils pour s’occuper du royaume (le fait qu’il manque une bonne partie du trésor familial entacha quelque peu la sincérité de cette lettre). Les loups s’approchèrent alors : conseillers, politiciens, juristes, tous se voyaient déjà éminence grise derrière le jeune roi trop naïf ; mais heureusement, celui-ci avait des alliés. Néferhotep, l’anubien, donna au roi d’astucieux conseils sur la façon dont il devait gérer son entourage ; il perça également à jour les complots et les manigances des notables du royaume et se chargea de les punir. Naarliel, l’ange guerrier, fidèle ami et serviteur des rois de Kemsorë depuis des générations et jusque-là instructeur militaire d’Hasemtas, compléta la formation que le jeune roi avait reçue depuis tout petit en vue de son règne, en lui donnant des astuces que seule sa grande expérience de la vie et de la politique pouvait lui donner.

Hasemtas, quatrième du nom, monta donc sur le trône en pleine possession et connaissance de sa place et de ses responsabilités. Il apparut vite que la volonté puissante qu’il s’était forgée allait lui être très utile : ainsi, il ne tarda pas à s’affirmer et à orienter sa politique dans la direction qu’il souhaitait, ce qui était peu au goût de certains personnages influents. L’accueil au sein du royaume des nomades et voyageurs fut la plus controversée de ses décisions, mais on peut également citer la régulation de l’esclavage et l’édiction d’une charte en vue d’empêcher et de punir les mauvais traitements infligés aux esclaves, ou encore la mise en place d’un impôt pour les nobles selon leur richesse. Mais Hasemtas ne cherche pas l’approbation de ses pairs : il œuvre pour la grandeur de sa nation. Il ne cherche pas même l’approbation de son peuple, mais il se trouve qu’il est très populaire parmi les classes les moins favorisées, et même dans les classes aisées la plupart ne trouvent rien à lui reprocher à part une certaine excentricité sans gravité, sauf les très riches qui ont mal digéré le nouvel impôt sur la richesse.

Enfin, Hasemtas reste, malgré ses convictions, un combattant redoutable. Epéiste mais également mage de haut niveau, il n’a jamais peur de l’affrontement, et les rares fois où il a mené des troupes en armes, il a toujours été aux premières lignes, à galvaniser ses hommes.