Demandez à n’importe quel samahid la première caractéristique d'Adrian, il vous répondra presque à coup sûr l’intelligence. Et, de fait, Adrian Vanyar est doté d’une des plus grandes intelligences jamais recensées... à Kemsorë, en tout cas. Cette remarquable faculté est doublée d’une grande patience et d’une certaine sagesse (ces trois qualités expliquant sans aucun doute sa situation à un si jeune âge). Cependant, toute l’intelligence du monde ne peut compenser l’expérience, seul attribut d’un dirigeant qui lui fait cruellement défaut ; pour cela, Adrian a su s’entourer de conseillers sûrs et de professionnels. L'un d'eux, un jour, crut qu’il pourrait profiter de cette inexpérience pour servir ses propres intérêts ; ce ne fut qu’à la fin qu’il réalisa qu'Adrian l’avait percé à jour dès le début, mais qu’il attendait de voir jusqu’où il irait. Donc, ne cherchez pas à le mener en bateau...

Dans sa vie de tous les jours, Adrian est décrit par sa famille et ses amis comme quelqu’un de très aimable, mais avec une grande force de caractère. Personne n’a jamais réussi à le faire changer d’avis, et il n’a pas son pareil pour tourner une situation à son avantage. Lorsqu’il n’est pas au travail, il préfère en général étudier, lire, calculer ou pratiquer sa magie - mais il lui arrive également, bien que la proposition vienne toujours de quelqu’un d’autre, de sortir avec des amis.

Bien que toutes les mères de Samahdet guettent l’occasion de présenter leur fille au jeune dirigeant prometteur, Adrian n’a pour l’instant eu que deux relations, une autre étudiante quand il était plus jeune et un guerrier de son âge quand il avait vingt-et-un ans.

Adrian est un jeune humain aux traits agréables, mesurant un mètre soixante-dix-huit et d’une morphologie assez équilibrée. Sa voix est son plus grand atout : douce et profonde, elle a le don de calmer les ardeurs et de prédisposer aux pourparlers les guerriers qui l’entendent. Ses yeux gris ont l’air bien trop expérimentés pour son jeune âge, tout comme son vocabulaire.

Adrian est en général plutôt bien couvert, les températures de Samahdet étant bien plus tempérées que dans les autres grandes villes de Kemsorë. Il est assez rare de le trouver sans livre sur lui, sinon à la main ; il semble ne jamais non plus se séparer de sa cape noire et blanche, signe de son statut, ni de la grande broche qui la fixe.

Lors de la naissance d’Adrian, en 764 à Samahdet, la guerre contre Quanjin touchait déjà à sa fin et la ville était de toute façon la plus éloignée des combats. Le jeune humain grandit ainsi dans un climat plutôt paisible. Fils de parents d’un milieu social moyen, il se fit remarquer dès ses premières années par sa grande avance sur les enfants de son âge, puis bientôt même sur les enfants plus âgés. Ses parents engagèrent rapidement un précepteur privé, qui pourrait s’adapter à la vitesse d’apprentissage du jeune enfant, et cela permit à Adrian de pleinement développer ses capacités.

Il était à peine entré dans l’adolescence qu’il s’intéressa à la physique, à la magie, à l’histoire, à la médecine, à... en fait, à des dizaines de domaines variés ! Il se découvrit une certaine affinité avec les arts arcaniques et s’entraîna seul, trouvant toutes les informations dont il avait besoin dans des livres, par observation ou par calcul logique. Il étudia le fonctionnement physique de la magie et, à peine sorti de ses vingt ans, il écrivit un livre sur le sujet - "de magicus physicarium" - qui eut un énorme succès auprès des mages et universitaires de tous bords. Des personnes importantes ne tardèrent pas à venir lui rendre visite, en quête d’aide ou de réponses, et Adrian se faisait un plaisir de les leur fournir. Il devint ainsi rapidement connu des hautes sphères de la politique.

Il n’avait pas même encore vingt-quatre ans que le dirigeant en place, s’annonçant trop âgé pour continuer, exprima le souhait qu’Adrian Vanyar prenne sa place. Le peuple fut dans un premier temps surpris par une telle annonce, puis il appuya la demande du vieil homme, car Adrian était apprécié par presque tout le monde pour sa patience et sa volonté d’aider les autres. De plus, tous étaient convaincus qu’avec un cerveau tel que le sien, la cité prospèrerait. Et, de fait, dès qu’Adrian eût pris ses fonctions, il mit en place un système commercial particulièrement complexe, mais qui permettait à tout un chacun de vivre assez bien. Avec l’argent ainsi économisé, il lança la construction de nombreuses écoles et universités pour donner à la modeste ville de Samahdet un plus grand rayonnement.

Sa popularité empêche les nombreux jaloux, qui auraient bien aimé reprendre la place de dirigeant et n’ont pas apprécié d’être évincés pour un jeunot, de l’attaquer... du moins frontalement. Mais heureusement pour lui, Adrian sait reconnaître ses amis.