Mayrina est une femme de caractère. D’un naturel très emporté, elle a appris à le maîtriser pour pouvoir être une dirigeante compétente ; cependant il arrive que son caractère reprenne le dessus. Elle change facilement d’avis, mais n’est pas non plus inconsidérée - elle a juste du mal à prendre parti, et au lieu de ne pas choisir, elle penche tantôt d’un côté tantôt de l’autre. C’est pour cette raison qu’elle a choisi de laisser la politique complexe à Bai-Ying et Fëanor, les deux autres membres du triumvirat de Quanjin, et de s’occuper de l’armée et de la défense.

En raison de ce caractère emporté, beaucoup la prennent pour une tête brûlée simple d’esprit, mais cette analyse est bien trop rapide. En réalité, Mayrina ne manque pas de ressources intellectuelles ; elle ne ressent seulement pas le besoin, la plupart du temps, de les utiliser. Mais ce n’est pas pour ça qu’elle ne peut pas suivre une conversation complexe...

Dans sa vie privée, Mayrina est quelqu’un qu’on pourrait sans soucis qualifier d’exubérante, d’extravertie ou même d’excitée. Elle dort en général assez peu, mais ne perd jamais une occasion de faire la fête ou de s’amuser. En revanche, dès qu’elle se lance dans un combat, plus rien ne saurait la distraire.

Mayrina a l’apparence d’une jeune humaine d’une vingtaine d’années, mais ses gènes paternels lui garantissent une vie très longue, et elle a en réalité soixante-deux ans. Ses cheveux sont gris comme un nuage d’orage et ses yeux d’un bleu électrique saisissants ; et bien qu’elle ne soit pas très grande, elle dégage une fierté qui force le respect, voire la crainte. Sa voix n’est ni basse ni aigüe ; elle est en revanche inhabituellement dure et rauque pour une femme, et Mayrina sait sans difficultés faire entendre sa voix dans une foule bruyante.

Assez peu soucieuse de son apparence et peu sensible aux températures, Mayrina porte presque tout le temps son armure. Si ce n’est pas le cas, elle optera pour des vêtements pratiques et légers, qui ne la gêneront pas.

Mayrina est née en 736, dans le grand nord de Quanjin. En raison de tensions avec la dynastie des Xiong, sa naissance demeura secrète pendant plusieurs années. Elle vécut avec son père, élémentaire de foudre, et quelques amis de la famille à l’écart, à la campagne, et grandit à la dure, tandis que sa mère essayait tant bien que mal d’apaiser les tensions politiques.

Avec son père, Mayrina put apprendre à maîtriser ses pouvoirs, qui lui venaient de lui. Petit à petit, elle parvint à se déplacer aussi vite qu’un éclair et à utiliser sa nature pour se déplacer dans des endroits normalement impossibles d’accès en si peu de temps. Elle rendit de nombreux services aux habitants proches et eut une enfance somme toute plutôt heureuse, à un détail près : sa mère lui manquait terriblement. Elle venait les voir à la campagne dès qu’elle le pouvait, mais comme elle devait s’assurer que personne ne la suivait et qu'elle ne pouvait délaisser trop longtemps les affaires de l’empire, Mayrina ne la voyait pas aussi souvent qu’elle l’aurait aimé. Elle en développa un certain détachement vis-à-vis de ses proches.

Lorsqu’elle eut passé les trente ans, sa mère arriva un beau jour, rayonnante. Après être passés non loin d’une catastrophe diplomatique, elle et son adversaire étaient arrivés à un compromis. Tout n’était pas encore réglé, mais la jeune héritière ne courait plus de risque à être introduite à la cour. Ce qui fut fait en grandes pompes - à la consternation de la semi-élémentaire, qui n’était pas habituée à tout ce bruit et à cette agitation, et qui n’en comprenait pas l’utilité.

Si au début sa mère était ravie de pouvoir profiter enfin de sa fille première-née, les choses se compliquèrent rapidement. Mayrina n’aimait pas son nouveau train de vie, bien plus complexe et contraignant que l’ancien, et elle n’avait cure de la politique. Elle n’aimait rien plus que sortir du palais et se promener dans les ruelles étroites et peu recommandables de la basse ville. Et enfin, elle découvrit qu’elle avait des frères et sœurs - d’un père différent. Et peu à peu, ses rapports avec sa mère se dégradèrent. Leurs conversations se teintèrent d’amertume, puis petit à petit les deux femmes prirent leurs distances, jusqu’à ce que Mayrina comprenne que la mère qu’elle avait idéalisée toute sa vie n’était en réalité pas ce qu’elle croyait. Elle quitta le palais familial pour s’installer en-dehors de la ville, en périphérie, et y vivre sa vie.

Elle aurait pu y couler des jours paisibles et y mourir, anonyme mais heureuse, sans son père qui la rejoignit et qui lui fit prendre conscience qu’il était de son devoir de diriger la nation. Sa fille n’y prêta qu’une oreille distraite, jusqu’à ce qu’un autre personnage inattendu ne lui tienne le même discours : Fëanor Eldarion, membre du triumvirat de la branche des elfes. Ce jeune seigneur, réputé pour sa sagesse, lui parla de l’empire de Quanjin, de sa grandeur, des soucis qu’il connaissait et de la manière dont Mayrina pourrait y remédier. Elle fut intéressée, mais guère plus ; mais Fëanor avait du temps. Il revint régulièrement lui parler, et peu à peu une amitié naquit.

Un beau jour, l’elfe arriva sans son sourire et sa décontraction habituelle. L’impératrice Shandian, la mère de Mayrina, avait désigné l’un de ses fils, né juste après Mayrina et d’un autre homme, comme son premier-né et successeur. Fëanor exhorta la semi-élémentaire à réclamer la place qui lui était due, et Mayrina se laissa finalement convaincre. Elle, son père et Fëanor convoquèrent les notables et les juristes de la ville, ainsi que sa mère et le troisième membre du triumvirat. Après une terrible bataille juridique, on reconnut Mayrina comme première-née de l’impératrice et donc prétendante légitime au trône. Sa mère, folle de rage, rejeta sa fille, mais Mayrina n’accordait plus d’importance à ce que pensait cette femme.

Les années passèrent, et Mayrina attendait patiemment, dans sa maisonnette, le grand jour. Son père l’entraînait à la magie et au maniement des armes, et Fëanor essayait de l’initier à la politique et au droit, bien qu’elle n’y accorde pas grand intérêt. Et lorsque sa mère mourut, sans avoir réussi à destituer sa fille malgré ses nombreuses tentatives, elle entra dans la ville de Gen’Iryu avec confiance. Elle prêta serment et reçut la marque de son pouvoir, qui faisait d’elle une impératrice à vie - sans manquer de remarquer les regards assassins de son beau-frère, qu’elle avait privé de ce pouvoir.

Depuis lors, Mayrina a gardé ce détachement vis-à-vis de ses proches. Elle s’occupe avec attention de son père vieillissant et apprécie ses amis, mais elle n’est pas une sentimentale. Elle entretient des rapports cordiaux avec les deux autres membres du triumvirat, car ils se sont accordés pour s’occuper des domaines qui leur correspondent le mieux, et notamment Fëanor, envers qui elle est reconnaissante pour son aide.